a) L'église St-Martin

 

-          L'église et la paroisse                               .

Comme l'église St-Jean du village disparu d'Oberdorf, elle remonte à l'époque mérovingienne, de par son vocable et sa situation à proximité de la voie romaine. St-Ursanne possédait l'église de Habsheim avant 1139 et le droit de fondation lui a été confirmé en 1186.

La liste des collecteurs pontificaux de 1300-1302 mentionne la cure, l'église et la chapelle de Habsheim. En 1373, St-Ursanne est exempté de la dime pontificale en raison de la pauvreté de l'église de Habsheim. La pa­roisse relevait du Chapitre rural Inter Colles dé l'évêché de Bâle. En 1441, on cite le recteur ou curé, le vicaire de Habsheim, le chapelain de l'autel de Ste-Catherine, le chapelain de la Chapelle N.-D. des Champs et le recteur d'Oberdorf. La liste des prêtres connus à Habsheim est complète depuis 1398. Le curé Erhard Krebs (1492-1544), doyen du Chapitre, légua 120 livres à l'église St-Martin, ainsi que des dons au clergé de Habsheim et aux pauvres de la paroisse. Les Règlements municipaux (fin XVe s, à 1577) font état du sacristain et des intendants de la fabrique d'église St-Martin, de leurs droits et charges, de même que des processions du lundi de Pâques et de la Fête-Dieu, et de la kilbe. Après l'épidémie de peste de 1609, l'église fut dotée en 1612-1613 de riches ornements sacer­dotaux, de ciboires, d'évangéliaires.

Une confrérie du St-Rosaire y fut créée en 1699. St-Ursanne conserva ses droits sur l'église jusqu'à la Révo­lution.

 

-          L'édifice

Les 3 étages inférieurs du clocher (sur 4) sont datés du XIIIe s. (ouvertures gothiques). Deux gravures' de 1468 et de 1572 représentent l'église avec un clocher à bâtière: sa trace est encore visible à l'intérieur des combles. Ses 7 cloches furent réquisitionnées en 1638. En 1737, la foudre s'abattit sur le clocher faisant de gros dégâts. En 1777 sous la menace, par l'évêque de Bâle, de fermeture de l'église, sa reconstruction fut décidée. Les travaux durèrent deux ans (1787-1789). La bénédiction eut lieu le 11.11.1789, fête patronale. En 1793, un pressant besoin de canons amputa l'église de ses 4 cloches. Mais la déesse Raison n'y pénétra pas «faute de place» (alors que l'édifice venait d'être agrandi...). L'église, qui en 1796-97 avait servi d'entrepôt militaire, fut rouverte au culte en 1806. L'intérieur de l'église a été entièrement rénové en 1971.

 

-          Les autels

Les vocables St-Martin (maître-autel) chapellenie de Ste-Catherine (1358, 1378, 1441, à 1758). En 1754: 4 autels latéraux: B.M. Vierge, Ste-Catherine, Rois Mages, St-Rosaire.

En 1804 (an XII): 2 autels latéraux: B.M. Vierge, St-Wendelin (transformé en St-Joseph, 1883).

 

-          L'orgue

Un orgue existait probablement au début du XVIIIe s.: une note dans les registres BMS 1637-1738, actes des mariages, 16.2.1715 précise: «In Ecclesia parochiali pompaliter cum citharis et organis ... »

31 ans après la reconstruction de l'église, en 1820, les paroissiens purent acquérir un orgue neuf, construit par Conrad Bloch, facteur d'orgues à Aesch (canton de Bâle) en août de la même année. En 1843, un accordage (ou une réparation minimum) fut effectué par Nicolai, facteur d'orgues. Claude-Ignace Callinet y a réalisé en 1859 des réparations et des compléments. J.A. Berger a exécuté des travaux de nettoyage et d'entretien en 1903. Des modifications importantes auraient été apportées en 1928. II Y eut encore d'autres réparations, dont celles de 1953. Christian Guerrier est l'auteur du relevage complet de l'orgue, achevé en mai 1975.

 

-          Le cimetière

Avant son transfert autour de la Chapelle en 1811, le cimetière entourait l'église.

 

b) La chapelle N.-D. des Champs:

Vieux pèlerinage, peut-être établi à l'emplacement d'un lieu de culte ou d'une dédicace à Epona aux Quadru­biae, son existence est attestée en 1300-1302.

La chapelle N.-D. des Champs était dotée d'un chapelain en 1441. L'autel de la Vierge est cité à la même date. La chapelle a été agrandie en 1493 (date visible sur le pignon avant la restauration de 1959). La légende qui par erreur, situe son origine vers 1525, rappelle l'acquisition de la statue de la Vierge à l'Enfant de l'autel. Les revenus de la chapelle étaient administrés par un conseil de fabrique qui lui était propre (Kappellenmeyer), dès la fin du XVe s. Déjà à la même époque (1487) intervint la confrérie de la chapelle de la Vierge. Un rapport de 1613 rappelle que les bourgeois de Habsheim, qui avaient reconstruit la chapelle, sont devenus les collateurs et possesseurs du sanctuaire. Le droit de nommer les administrateurs leur était reconnu. La chapelle abritait deux autels en 1613, celui de la Vierge et celui des saints Fabien et Sébastien, ce dernier patron des pestiférés. La Vierge était invoquée aussi pour la protection des récoltes (rogations) et du vignoble (procession du 15 août). Saint Urbain, pour la même raison, trouvait place â la chapelle. Profanée durant la Guerre de Trente Ans, le sanctuaire a été béni à nouveau en 1655. Aux XVIIe et XVIIIe s., le pèlerinage reprit son importance d'antan et nombre de mariages somptueux de nobles et notables y furent célébrés. Fermé pendant la Révolution, menacé de vente et de démolition, l'édifice fut rendu au culte en 1806. Le cimetière fut transféré en 1811 autour de la chapelle. La dernière restauration (1959) rendit à l'édifice un bel aspect, mais a détruit le vieil ermitage, résidence du chapelain, qui lui était accolé.

 

c) L'église ou chapelle de St-Jean à Oberdorf

La chapelle d'Oberdorf existait bien avant 1186, comme l'indique son patronyme, St-Jean, et la convergence d'indices archéologiques, toponymiques, etc. L'église est mentionnée en 1300-1302, le vocable St-Jean en 1369, la fonction de recteur de la paroisse en 1441. Jusqu'en 1480, le collateur en était le prieur de la cathédrale de Bâle. Par la suite (1480, 1486 et jusqu'à sa disparition) le droit appartenait à St-Ursanne. Un rapport de 1628 indique que la chapelle St-Jean était un lieu de pèlerinage autrefois très fréquenté, toutefois elle menaçait ruine. En 1632, la chapelle était profanée. Incendiée probablement entre 1632 et 1640, comme le spécifie un rapport de 1660, elle n'était pas encore reconstruite à cette date. Mais la chapellenie St-Jean existait encore en 1652. L'édifice, apparemment restauré au XVIIIe s. (1754, 1766) a été détruit en 1781. La carte de Cassini et le plan de image de 1760 en mentionnent l'emplacement.

 

d) L'église St-Pierre

Située par certains auteurs à Bessincourt (cf. cette «localité» disparue), elle n'a jamais existé, comme le mon­tre l'analyse du texte publié par Trouillat (I, p. 403, n? 263).

 

e) Une chapelle inconnue?

D'existence douteuse, un lieu-dit «Kaeppele», près du chemin de Mulhouse, signale peut-être l'emplacement d'un petit sanctuaire. Le terrier des prébendes de la cure, de Ste-Catherine et de l'intendance de St-Ursanne parle d'un «St Catharina blotz», au même endroit. II confirme le «St Catharinen Bletz», près de «Câppellein» du terrier de 1652.